par blacksabbath Dim 02 Fév 2020, 14:41
Joachim referma la porte avec colère. Il ne voulait pas être témoin de cette humiliation.
Il se dirigea machinalement vers le cœur du temple, il s'arrêta et contempla l'autel dédié à Ulrich.
Le prêtre qui avait fait arrêter Joachim parce que les blessures de ce dernier avaient été soignées par un sigmarite dans l'enceinte du temple, était plongé dans ses prières du matin.
Se sentant observé le prêtre releva la tête, il croisa le regard de Joachim et n'y vit que du mépris, il fronça les sourcils et secoua la tête.
Joachim se demanda si le prêtre ferait également arrêter ACH ULRICH si il connaissait la double trahison de celui ci, et surtout, s'il savait qu'Ach Ulrich était en train d'avouer ses turpitudes à un sigmarite, à un bretteur certes talentueux mais coureur de jupons, à un membre de l'honorable guilde des nains et à un jeune soldat archer d'élite de la garde.
Joachim quitta la salle en haussant les épaules et se dirigea vers sa chambre, il songea à un phrase d'une célèbre pièce de théâtre brétonienne écrite par un certain Shakespeare: " il y a quelque chose de pourri dans le royaume".
Il passa devant la chambre de son ami, un soldat courageux retrouvé mystérieusement pendu parce qu'il enquêtait afin de sauver la réputation de son chef, ce chef qui avait voté une loi pour protéger sa réputation au détriment de l'avenir de son ordre, de ses soldats, des hommes dont il avait la charge.
Rapidement Joachim rassembla ses maigres affaires, il s'enroula dans un manteau et se dirigea vers la sortie du temple, il ne rendit aucun salut lorsqu'il croisa des chevaliers, ceux ci étonnés le regardèrent s'éloigner, cette attitude ne ressemblait guère à Joachim.
Il ne salua pas les sentinelles de l'entrée.
Il se couvrit la tête avec son capuchon tout en observant attentivement les alentours, hors de question de mourir bêtement sous les coups des crapules locales, surtout maintenant!
Il se dirigea vers un établissement de bains et barbiers.
Lorsqu'il s'assit dans le siège, demanda une coupe de cheveux très courte et qu'on lui rase la barbe, le commis surpris jeta un coup d'œil à la peau de loup autour du coup de Joachim. Ce dernier lui mis une couronne dans la main et lui fit signe de se taire.
Pour ce prix là le commis aurait rasé la tignasse de sa propre mère et en prime lui aurait fait le maillot!
Joachim contempla son nouveau visage, il y vit un jeune homme aux traits durs au menton carré avec des yeux brûlant de colère.
Il se dirigea vers les bains, où pour la première fois il se prélassa dans un bon bain chaud. Lorsqu'il se s'habilla il était un homme neuf lavé de toute cette corruption, enfin libre!
Il pris sa peau de loup qui lui avait coûté tant d'effort, puis avec regret la posa délicatement dans la cheminée, elle se consuma lentement. Tout en adressant une prière à Ulrich Joachim quitta la pièce.
Chez un maquignon il acheta un bon cheval, une selle, sans en négocier le prix.
Il se dirigea tranquillement vers la porte de la ville, avant de la franchir, il se retourna et laissa vagabonder une dernière fois son regard sur les bâtiments, les murs de Middenheim, qui l'avaient vu grandir et devenir chevalier.
Son regard s'arrêta sur le toit du temple d'Ulrich, il repensa à un hérétique nommé Karl Marx, brûlé en place publique, "La religion est l'opium du peuple" avait il hurlé alors que les flammes du bûcher commençaient à lui lécher les pieds.
Joachim rit, parfois il valait mieux garder certaines réflexions pour soi et savoir disparaître!
Faisant avancer son cheval sur la route qui quittait la ville il croisa un chevalier d'Ulrich avec qui il avait combattu et servi ces dernières années, le chevalier le regarda machinalement mais sans le reconnaître.
Joachim médita sur le fait qu'un simple barbier l'avait rendu méconnaissable. Tant mieux! Aucun de ses anciens ennemis ne pourraient le traquer. Il faudrait qu'il songe également à changer d'armure dés que possible.
Joachim, resserra son manteau en éperonnant son cheval, les bretonniens avaient besoin de mercenaires, l'Estalie aussi, la guerre était son métier, dorénavant il ne combattrait plus pour des corrompus, des intrigant s drapés dans la vertu et la religion et qui en plus ne payaient pas, mais il se battrait pour ceux qui paieraient le mieux. L'avenir était devant, le passé derrière.
Nul ne sait ou ne se soucia de ce qu'est devenu Joachim von Peiper, mais d'ailleurs est ce encore son nom?!
Ach Ulrich fut contrarié que quelqu'un connaissant son secret se soit évaporé dans la nature, mais ça, Joachim en ricane encore.